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L'HISTOIRE DE JOSEPH LE CHARPENTIER 

 

Le texte principal de Joseph le Carpentier est en bohairique, avec un texte arabe et des fragments d’un texte sahidique. Les fragments sahidiques se trouvent à Rome (Catalogus codicum copticorum 1782 no.121). Le texte arabe, publié par Georg Wallin à Leipzig 1 722 avec une version latine, se trouve à la Bibliothèque Nationale de Paris). M.R. James a utilisé la version latine pour fournir un résumé du texte.

 

 

Ceci est (la relation) du décès de notre père saint Joseph le charpentier, père du Christ selon la chair, lequel vécut 111 ans. Notre Sauveur a raconté aux apôtres sa biographie tout entière, sur le mont des Oliviers. Les apôtres eux-mêmes ont écrit ces paroles et les ont déposées dans la bibliothèque à Jérusalem. Le jour où le saint vieillard abandonna son corps, fut le 26 du mois d'Epip. Dans la paix de Dieu, ainsi soit-il !

Chapitre 1

Or il advint un jour que, notre bon Sauveur étant assis sur la colline des Oliviers et ses disciples rassemblés autour de lui, il leur parla en ces termes: "Ô mes chers frères, fils de mon bon Père, (vous) qu'il a choisis parmi le monde entier, fréquemment, vous le savez, je vous ai avertis que je serai crucifié, que je goûterai la mort absolument; que je ressusciterait d'entre les morts, que je vous donnerai la charge de prêcher l'Évangile afin que vous l'annonciez dans le monde entier; que je vous investirai d'une force venue d'en haut; que je vous remplirai d'un esprit saint afin que vous prêchez à toutes les nations, leur disant:

Faites pénitence, car mieux vaut à l'homme de trouver un verre d'eau dans le siècle à venir, que de posséder tous les biens du monde entier.

Et encore: L'espace d'une empreinte de pied dans la maison de mon Père vaut plus que toutes les richesses de ce monde.

Et encore: Une heure des justes qui se réjouissent, vaut mieux que cent ans de pécheurs qui pleurent et se lamentent, sans qu'on essuie leurs larmes ou qu'on s'intéresse aucunement à eux. Or donc, Ô mes membres glorieux, quand vous irez parmi les peuples, adressez-leur cet enseignement. C'est avec une balance juste et un juste poids que mon Père réglera votre compte.

Et encore: Un simple mot plaisant que vous aurez dit, sera examiné. Comme il n'y a pas moyen d'échapper à la mort, de même personne ne peut échapper à ses actes bons ou mauvais. Mais tout ce que je vous ai dit (revient) à ceci: Le fort ne peut pas se sauver par sa force; ni l'homme se sauver par la multitude de ses richesses. Maintenant écoutez que je vous raconte l'histoire de mon père Joseph, le vieux charpentier béni.

 

Chapitre 2

Il y avait un homme appelé Joseph, qui était de la ville appelée Bethléem, celle des Juifs, qui est la ville du roi David. Il était bien instruit dans la sagesse et dans l'art de la menuiserie. Cet homme (appelé) Joseph épousa une femme dans l'union d'un saint mariage. Elle lui donna des fils et des filles: quatre garçons et deux filles. Voici leurs noms: Jude et Josetos, Jacques et Simon. Les noms des filles étaient Lysia et Lydia.

La femme de Joseph mourut selon (qu'il est) imposé à tout homme, et elle laissa Jacques encore en bas âge.

Joseph était un juste, qui rendait gloire à Dieu en toutes ses œuvres. Il allait au dehors exercer le métier de charpentier, lui et ses deux fils, (car) ils vivaient du travail de leurs mains selon la loi de Moïse.

Et cet homme juste dont je parle, c'est Joseph, mon père selon la chair, celui à qui ma mère Marie fut unie comme épouse.

 

Chapitre 3

Or tandis que mon père Joseph vivait dans le veuvage, Marie ma mère, bonne et bénie en toute manière, se trouvait, dans le temple, s'y acquittant de son service dans la sainteté. Elle avait atteint l'âge de douze ans, ayant passé 3 années dans la maison de ses parents et 9 dans le temple du Seigneur.

Alors les prêtres, voyant que la Vierge pratiquait l'ascétisme et qu'elle demeurait dans la crainte du Seigneur, délibérèrent entre eux et se dirent: "Cherchons un homme de bien pour la lui fiancer, en attendant la célébration du mariage, de peur que nous ne laissions le cas ordinaire des femmes lui arriver dans le temple et que nous ne soyons coupables d'un grand péché."

 

Chapitre 4

En ce même temps, ils convoquèrent la tribu de Juda qu'ils avaient choisie parmi les 12 (tribus) du peuple (en tirant au sort) les noms des douze tribus d'Israël. Le sort tomba sur le bon vieillard Joseph, mon père selon la chair.

Alors les prêtres répondirent et dirent à ma mère, la vierge bénie: "Va avec Joseph. Obéis-lui jusqu'à ce que vienne le temps où nous accomplirons le mariage."

Mon père Joseph prit Marie dans sa maison. Elle y trouva le petit Jacques dans la tristesse de l'orphelin. Elle se mit à le choyer; c'est pour cette raison qu'elle fut appelée Marie mère de Jacques.

Or, après que Joseph l'eut prise dans sa maison, il se mit en route (vers un endroit) où il exerçait le métier de charpentier. Dans sa maison, Marie ma mère passa 2 années, jusqu'au moment opportun.

 

Chapitre 5

Or, dans la 14e année de son âge, je vins de ma propre volonté, et je vins à l’existence en elle, moi, Jésus, votre vie. Comme elle était enceinte depuis 3 mois, le candide Joseph revint de l'endroit éloigné où il exerçait le métier de charpentier. Il trouva que ma mère la Vierge était enceinte. Il fut troublé, il prit peur et songea à la congédier en secret. Il était si affligé qu’il ne mangea ni ne bu.

 

Chapitre 6

Au milieu de la nuit, voici que Gabriel, l'archange de la joie, vint à lui dans une vision, sur l'ordre de mon bon Père, et il lui dit: "Joseph, fils de David, ne crains pas d'admettre près de toi Marie ton épouse, car celui qu'elle enfantera est issu du Saint-Esprit. On l'appellera Jésus. C'est lui qui fera paître tous les peuples avec un sceptre de fer."

Et l'ange s'éloigna de lui. Joseph se leva de sa couche; il fit comme l'ange du Seigneur lui avait ordonné et reçut Marie près de lui.

 

Chapitre 7

Ensuite un ordre vint du roi Auguste, de faire enregistrer (la population de) toute la terre, chacun dans sa ville respective. Le (vieillard) à la bonne vieillesse se leva; il conduisit Marie la Vierge, ma mère dans sa ville de Bethléem.

Comme elle était sur le point d'accoucher, il fit inscrire son nom chez le scribe, à savoir: "Joseph, fils de David, avec Marie son épouse, et Jésus son fils, issus de la tribu de Juda."

Et ma mère Marie me mit au monde, sur la route du retour à Bethléem, dans le tombeau de Rachel, femme de Jacob le patriarche, qui fut la mère de Joseph et de Benjamin.

 

Chapitre 8

Satan donna un conseil à Hérode le Grand, le père d'Archélaüs, celui qui fit décapiter Jean, mon ami et mon parent.

A la suite de quoi, celui-ci me rechercha pour me tuer, s'imaginant que mon royaume est de ce monde. Joseph en fut averti dans une vision, par mon Père. Il se leva, me prit avec Marie, ma mère, sur les bras de laquelle j'étais assis, tandis que Salomé marchait à notre suite.

Nous partîmes pour l'Égypte. Là, nous demeurâmes une année, jusqu'à ce que le corps d'Hérode soit rangé par les vers et il mourut, à cause du sang des innocents petits enfants, qu'il avait répandu.

 

Chapitre 9

Après la mort de cet impie Hérode, nous retournâmes dans une ville de la Galilée, qui s'appelle Nazareth.

Mon père Joseph, le vieillard béni, pratiquait le métier de charpentier, et nous vivions du travail de ses mains. Observant la Loi de Moïse, et jamais il ne mangea son pain gratuitement.

 

Chapitre 10

Après cette longue période, son corps ne s'était pas affaibli; ses yeux n'avaient pas perdu leur lueur; pas une seule dent ne s'était gâtée dans sa bouche. Jamais à aucun moment, il ne manqua de jugement ni de sagesse; mais il était comme un jeune homme, malgré que son âge avait atteint, dans une vieillesse heureuse, la 111e année.

 

Chapitre 11

Or, ses deux plus jeunes fils, Josetos et Simon, prirent des femmes et s'établirent dans leurs maisons. Ses deux filles aussi se marièrent selon qu'il est permis à tout homme. Et Joseph vivait avec son plus jeune fils Jacques.

Après que la Vierge m’eut donné naissance, j'ai vécu avec eux en toute soumission filiale, et j'ai fait tout ce qui est humain sauf le péché seul.

J'appelais Marie: "ma mère", et Joseph: "mon père". Je leur obéissais en tout ce qu'ils me disaient. Je ne leur répliquais pas un seul mot, mais je les aimais beaucoup.

 

Chapitre 12

Ensuite il arriva que la mort de Joseph mon père approcha, selon qu'il est imposé à tout homme. Lorsque son corps ressenti la maladie, son ange l'avertit: "C'est cette année que tu mourras."

Et comme son âme se troublait, il se rendit à Jérusalem dans le temple du Seigneur; il se prosterna devant l'autel, et pria de la sorte, en disant:

 

Chapitre 13

"Ô Dieu, père de toute miséricorde et Dieu de toute chair, Dieu de mon âme, de mon corps et de mon esprit, puisque les jours de ma vie, que tu m'as départis en ce monde, sont accomplis, voici que je te prie, Seigneur Dieu, d'envoyer vers moi l'archange Michael pour qu'il se tienne près de moi, jusqu'à ce que ma pauvre âme soit sortie de mon corps, sans douleur et sans trouble. Car c'est pour tout homme une grande crainte et une grande douleur que la mort: pour l'homme, l'animal domestique, la bête sauvage, le reptile, l'oiseau, en un mot, pour toutes les créatures sous le ciel possédant un souffle de vie, c'est une douleur et une affliction que leur âme se sépare de leur corps. Maintenant donc, Ô mon Seigneur, que ton ange reste avec mon âme et mon corps jusqu'à ce qu'ils se séparent l'un de l'autre sans douleur. Ne laisse pas ton ange qui m'a été assigné depuis le jour où tu m'as formé jusqu'à maintenant remplit son visage de colère contre moi sur mon chemin vers toi. Mais qu'il soit en paix avec moi. Ne laisse pas ceux dont la face est changeante me tourmenter sur le parcours du chemin vers toi. Ne fais pas arrêter mon âme par les préposés à la porte et ne me fais pas honte devant ton terrible tribunal. Ne déchaînez pas contre moi les flots du fleuve de feu, celui où toutes les âmes se purifient avant qu'elles ne voient la gloire de ta divinité, Ô Dieu qui juge chacun en vérité et en justice. Maintenant donc, Ô mon Seigneur, que ta miséricorde me soit un réconfort, car tu es la source de tout bien. A toi la gloire dans l'éternité des éternités. Ainsi soit-il!"

 

Chapitre 14

Il advint ensuite qu'il se rendit à Nazareth, la ville qu'il habitait. Et il s'alita de la maladie dont il allait mourir selon la destinée de tout homme. Sa maladie fut plus grave que dans toutes les fois où il avait été malade, depuis le jour de sa naissance dans le monde.

Voici les étapes de vie de mon bien-aimé père Joseph:

Lorsqu’il atteignit l'âge de 40 ans. Il prit une femme et il vécut 49 autres années dans le mariage avec sa femme. Puis celle-ci mourut et il passa une année seul.

Ensuite ma mère passa 2 autres années dans sa maison, après que les prêtres la lui eurent confiée, en lui donnant cette instruction: "veille sur elle, jusqu'au moment d'accomplir votre mariage."

Au commencement de la 3e année qu'elle demeura chez lui - c'était la 15e année de sa vie à elle - elle me mit au monde, par un mystère que personne ne comprend dans l'univers entier excepté moi, mon Père et le Saint-Esprit, qui ne sommes qu'un.

 

Chapitre 15

Le total des jours de la vie de mon père Joseph, le vieillard béni, fut de 111 onze ans, selon l'ordre qu'avait donné mon bon Père.

Le jour où il abandonna son corps fut le 26 du mois d'Epip. Alors cet or affiné qu'était la chair de mon père Joseph, commença de se transmuer, et l'argent, qu'étaient sa raison et son jugement, s'altéra. Il oublia le boire et le manger, et son habileté dans son art tourna à l'erreur.

Il arriva donc que ce jour-là, c'est-à-dire le 26 Epip, quand la lumière commença de se répandre, mon père Joseph s'agita beaucoup sur sa couche. Il ressentit une vive crainte, frappa ses mains et se mit à s'écrier:

 

Chapitre 16

"Malheur à moi aujourd'hui! Malheur au jour où ma mère m'a enfanté en ce monde! Malheur au sein où j'ai reçu le germe de la vie! Malheur aux mamelles dont j'ai sucé le lait! Malheur aux genoux sur lesquels je me suis assis! Malheur aux mains qui m'ont soutenu jusqu'à ce que j'aie grandi, pour devenir pécheur! Malheur à ma langue et à mes lèvres, parce qu'elles se sont impliquées bien souvent dans l'injure, dans la détraction, dans la calomnie, dans de vaines paroles de badinage, où abonde la tromperie! Malheur à mes yeux, parce qu'ils ont regardé le scandale! Malheur à mes oreilles, parce qu'elles ont aimé entendre les discours frivoles! Malheur à mes mains, parce qu'elles ont pris ce qui ne leur appartenait pas! Malheur à mon estomac et à mes entrailles, parce qu'ils ont convoité des aliments qui ne leur appartenaient pas! Quand il (le ventre) trouve des choses, il les brûle plus qu'un four brûlant à pleine flamme jusqu'à le rendre impropre à tout usage! Malheur à mes pieds, ceux qui ont mal servi mon corps, le prenant sur des chemins qui n'étaient pas bons! Malheur à mon corps, qui a rendu mon âme déserte et étrangère au Dieu qui l'a créée! Que ferai-je maintenant? Je suis enserré de toutes parts. En vérité, malheur à tout homme qui commettra le péché. En vérité, c'est le grand trouble que j'ai vu s'abattre sur mon père Jacob, lorsqu'il a quitté son corps, c'est le même qui s'empare aujourd'hui de moi, malheureux. Mais c'est Jésus (mon) Dieu, l'arbitre de mon âme et de mon corps, qui accomplit sa volonté en moi."

 

Chapitre 17

Mon père bien-aimé Joseph ayant dit ces choses, je me levai et allai à lui pendant qu'il était couché et le trouva troublé dans son âme et son esprit.

Je lui dis: "Salut, mon père bien-aimé, Joseph, toi dont la vieillesse est à la fois bonne et bénie!"

Il me répondit, avec une grande peur de la mort, me disant: "Salut un grand nombre de fois, mon fils bien-aimé! Mon âme s'est un peu remise maintenant que j'ai entendu ta voix. Jésus mon Seigneur, Jésus mon Roi de Vérité, mon bon et miséricordieux Sauveur, Jésus celui qui restaure, Jésus le guide, le protecteur, Jésus celui qui a tout sous l'emprise de sa bonté, celui dont le nom est très puissant et doux dans la bouche de tout le monde, Jésus l'œil qui voit, l'oreille qui entend en vérité. Écoute-moi aujourd'hui, moi ton serviteur, qui t’implore et répands mes larmes en ta présence. Tu es Dieu en vérité, tu es le Seigneur en vérité, comme l’ange me l’a dit plusieurs fois, surtout ce jour où mon coeur fut troublé à cause d’une pensée humaine envers la Sainte Vierge, parce qu’elle avait conçu un enfant et j’ai pensé à la renvoyer secrètement. Un ange m’apparut dans une vision, disant: Joseph, fils de David, ne crains point de prendre Marie pour femme: car celui qu'elle enfantera est (issu) de l'Esprit-Saint. Ne sois pas en doute au sujet de sa grossesse, car elle enfantera un fils, que tu appelleras Jésus. 

Tu es Jésus le Christ, le sauveur de mon âme, de mon corps et de mon esprit. Ne me condamne pas, moi ton esclave et l'ouvrage de tes mains. Seigneur, je ne connais pas et je ne comprends pas le mystère de ton incroyable conception. Jamais non plus je n'ai entendu qu'une femme ait conçu sans un homme, ni qu'une vierge ait enfanté tout en gardant le sceau de sa virginité. Ô mon Seigneur, Seigneur, si ce n'était l'ordonnance de ce mystère, je ne croirais pas en toi ni en ta conception sainte.

Je me rappelle le jour où le serpent mordit le garçon qui en mourut. Sa famille te rechercha pour te livrer à Hérode. Ta miséricorde l'atteignit. tu ressuscitâs celui à propos duquel on t’avais calomnié disant: "C'est toi qui l'as tué." Et il y eut une grande joie dans la maison de celui qui était mort. Aussitôt je te tirais à l'oreille en te disant: "Sois prudent, mon fils."

Aussitôt tu me fît un reproche, disant: "Si tu n'étais pas mon père selon la chair, je t'apprendrais ce que tu viens de faire." Maintenant donc, Ô mon Seigneur et mon Dieu, si c'est pour me demander compte de ce jour-là que tu m'as envoyé ces signes terrifiants, je demande à ta bonté de ne pas entrer en contestation avec moi. Je suis ton esclave et le fils de ta servante. Si tu brises mes liens, je t’offrirai un sacrifice de louange, à savoir la confession de la gloire de ta divinité, que tu es Jésus le Messie, le Fils de Dieu en vérité et le Fils de l'homme en même temps."

 

Chapitre 18

Comme mon père Joseph disait ces choses, je ne suis pas resté sans larmes, et j'ai pleuré en le regardant, sachant que la mort le dominait et en entendant les paroles de détresse qu'il prononçait. Après cela, mes frères, j'ai pensé à ma mort la croix pour le salut de l'humanité entière.

Ma mère Marie s'est alors levée, celle dont le nom est doux dans la bouche de tous ceux qui m'aiment. Elle me dit dans une grande tristesse: "Malheur à moi, mon cher Fils! Va-t-il donc mourir, celui dont la vieillesse est bonne et bénie, Joseph, ton cher et vénérable père selon la chair? "

Je lui dis: "Ô Ma mère bien-aimée, qui parmi les hommes avec un corps physique (lit. chair usé) ne goûtera pas la mort? Car la mort est la souveraine de l'humanité. Ma mère bénie, toi aussi devra mourir comme tous les humains. Que ce soit Joseph ou toi, ma sainte mère, ta mort n’est pas une mort, mais une vie éternelle qui est parfaite. Moi-même, je ne mourrai pas du tout à cause de la chair mortelle que je porte. Maintenant donc, ma mère bien-aimée, lève-toi et va vers Joseph le vieillard béni afin que tu saches la destinée qui lui viendra d'en haut."

 

Chapitre 19

Elle se leva et alla dans la chambre et le trouva avec les signe de la mort se manifestant sur lui, mon bien-aimé, pendant que sa tête se reposait et Marie ma mère était à ses pieds. Il leva les yeux vers mon visage; mais il fut incapable de parler, pendant l'heure de la mort qui le dominait. Alors, ses yeux tournèrent et il poussa un grand soupir.

Je tins longtemps ses mains et ses pieds, il me regardait et m'implorait disant: "Ne les permet pas de m'emporter!"

Je posais ma main sur son cœur et je sus que son âme avait déjà passé dans son gosier, pour être emportée hors de son corps. Mais avant que sa dernière heure s’achève afin que la mort puisse venir, il était incapable d’empêcher son corps de trembler, ainsi que les larmes et le désarroi qui la précèdent.

 

Chapitre 20

Lorsque ma mère bien-aimée me vit toucher son corps, elle lui toucha aussi les pieds. Elle comprit que le souffle de vie et de chaleur étaient parti et l’avait quitté.

Elle me dit ingénument: "Merci à toi, mon cher Fils! Depuis le moment où tu as posé ta main sur son corps, la chaleur l'a quitté. Voilà ses pieds et ses mollets sont devenus froids comme la glace."

J'allai vers ses fils et ses filles et je leur dis: "Venez parler à votre père, car c'est (maintenant) le moment de lui parler, avant que la bouche ne cesse de parler et que sa pauvre chair ne devienne rigide."

Il était fortement préoccupé par la douleur de la mort alors qu'il était sur le point de quitter ce monde.

Lysia la fille de Joseph répondit et dit à ses frères: "Malheur à moi, mes frères, si ce n’est pas la même maladie qui est arrivée à notre mère bien-aimée, que nous n'avons plus revue jusqu'à maintenant. Il en sera de même pour notre père Joseph que nous ne reverrons plus jamais."

Alors les fils de Joseph élevant la voix pleurèrent. Moi-même, et la Vierge Marie, ma mère, nous pleurâmes avec eux, car le moment de la mort était arrivé.

Chapitre 21

Alors je regardai dans la direction du sud, et j'aperçus la mort.

Elle entra dans la maison suivie de l'Amenti, qui est un instrument de la Mort et du Diable, suivi d'une foule innombrables de satellites habillés de feu, et dont la bouche lançait de la fumée et du soufre.

Mon père Joseph regarda et les vit qui le cherchaient, pleins de colère contre lui, (de cette colère) dont ils ont coutume d'allumer leur visage, contre toute âme qui quitte son corps, surtout les pécheurs en qui ils trouveraient un peu d'eux-mêmes.

Quand le bon vieillard les aperçut en compagnie de la mort, ses yeux versèrent des larmes. A cet instant-là, l'âme de mon père Joseph se détacha en poussant un grand soupir, tandis qu'elle cherchait un moyen de se cacher, afin d'être sauvée. Quand je vis que mon père Joseph soupira, car il avait vu des pouvoirs qu'il n'avait jamais vus auparavant, je me levai aussitôt et je menaçai le diable et tous ceux qui étaient avec lui. Ceux-ci s'en allèrent avec honte et en grand désordre.

Tous ceux qui étaient assis autour de mon père Joseph, personne, pas même Marie ma mère, ne surent rien de toutes les armées terribles qui poursuivent les âmes des hommes. Quant à la mort, lorsqu'elle vit que j'avais menacé les puissances des ténèbres (et) que je les avais jetées dehors, parce qu'elles n'avaient pas de pouvoir sur lui, elle prit peur.

Et moi, je me suis levé immédiatement, et je fis monter une prière vers mon Père très miséricordieux, lui disant:

Chapitre 22

"Ô Mon Père et le Père de toute miséricorde, l’œil qui voit, l’oreille qui entend, écoute moi ton fils bien-aimé, quand je te supplie au nom de mon père Joseph, l’oeuvre de tes mains, de m’envoyer un grand chœur d’anges avec Michael, l’intendant de la bonté, et Gabriel, le héraut de la lumière, qu'ils puissent accompagner l'âme de mon père Joseph jusqu'à ce qu'elle passe les sept éons* sombres. Qu'elle ne passe point par les voies étroites, celles où il est terrible de marcher, où l'on a le grand effroi de voir les 12 puissances qui les occupent, où le fleuve de feu qui coule là-bas, roule ses flots comme les vagues de la mer. Sois miséricordieux envers l'âme de mon père Joseph, qui va vers tes mains saintes, car c'est le moment où il a besoin de cette miséricorde."

Je le vous dis, mes frères vénérés et mes bienheureux apôtres, que tout homme né dans ce monde, quand il connaît la différence entre le bien et le mal, après qu'il a passé tout son temps à dépendre des choses charnelles, a besoin de la miséricorde de mon bon Père quand il arrive à l'heure de la mort et quand il doit franchir le passage et apparaître devant le tribunal effrayant et donner un compte de lui-même.

Mais je retourne au (récit du) trépas de mon père Joseph, le juste vieillard.

*Selon l’Evangile de la Vierge Marie - Manuscript copte du second siècle, lorsque l'âme meurt, elle doit d’abord passer 3 atmosphères (ou éons), et ensuite reussir à passer les 7 manifestations qui attisent la Colère Divine:

1. Les Ténèbres: une âme qui était attirée par tout ce qu'il y a de ténébreux.

2. Le Désir: une âme qui désirait continuellement ce que ELOHIM  abhorre.

3. L’Ignorance: une âme qui ne cherchait pas à connaitre l'Eternel, qui niait son existence et ne se souciait pas de sa condition spirituelle.

4. La Jalousie Mortelle: une âme qui était constamment en proie à la convoitise et jalousie envers ses prochains.

5. L' Emprise Charnelle: une âme qui se livrait à des gratifications sexuelles, à des actes sexuels illicites et à des pratiques sexuelles abominables et interdites.

6. La Maturité dans l'orgueil: une âme arrogante et hautaine, qui se croyait superieure aux autres, et se considérait comme plus élevée et d'une importance inégalée. Ce péché d'orgueil est tellement détesté par l'Éternel que Paul fut empêché de le commettre en recevant "une épine dans la chair" afin qu'il reste humble. 

  • 2 Corinthiens 12:7-10 "Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir. Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi, et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort."

7. La Maturité dans la Ruse: une âme qui était très habile intelligente dans la fourberie, le machiavélisme, la tromperie, la machination.

 

Chapitre 23

Lorsqu'il eut rendu l'esprit, je l'ai embrassé. Les anges prirent son âme et la mirent dans un fin tissu de soie. Et m'étant approché, je m'assis près de lui, (tandis que) personne de ceux qui étaient assis autour de lui ne savait qu'il était mort.

Je fis garder son âme par Michael et Gabriel, à cause des puissances qui étaient sur la route, et les anges chantaient devant elle jusqu'à ce qu'ils l'eurent remise à mon bon Père.

Le texte qui suit est inclus dans la Version Sahidique

Ceci arriva, après que j'ai dit "Amen", Marie ma mère était là répétant après moi mon langage céleste.

Michael et Gabriel et le chœur des anges sortirent du ciel, ils vinrent et se tinrent au-dessus du corps de mon père Joseph. 

Alors le son du râle et les halètements se firent entendre distinctement en lui, et je sus que son heure finale était arrivée. Il continuait à émettre des sons pénibles, comme ceux d'une femme sur le point d'accoucher, la mort étant derrière lui comme un vent violent et un feu ardent consumant beaucoup de matière.

Mais la mort, dans sa crainte, ne se permit pas de passer sur le corps de mon père bien-aimé Joseph et de le séparer (de son corps). Quand il me regarda, il me vit assis devant sa tête, lui tenant les tempes. Quand je réalisai que la Mort avait peur de passer à cause de moi. Je me suis levé et je suis sorti par la porte.

Je l’ai trouvé (Mort) attendant seul, très effrayé. Et Je lui dit: "Tu es venu des lieux du sud, et rapidement faire ce que mon Père t'a ordonné de faire. Mais veille sur lui comme la prunelle de tes yeux, car il est mon père selon la chair, et il a pris soin de moi dans les jours de mon enfance, fuyant avec moi d’un lieu à l’autre à cause du complot d’Hérode. Il m’a enseigné comme à tous les enfants dont les parents leur enseignent pour leur (propre) bénéfice."

Alors Abaddon (l'ange de la mort) entra et prit l’âme de mon père Joseph et la fit sortir du corps en paix, au moment où le soleil se levait sur le 26e d’Epip. Tous les jours de la vie de mon père bien-aimé furent 111 ans.

Michel prit deux coins d'un drap de soie pure et précieuse, Gabriel prit les deux autres coins. Et ils recueillirent l'âme de mon père bien-aimé Joseph et la déposèrent dans le drap. Aucun de ceux qui étaient assis avec lui ne savait qu'il était mort, pas même ma mère Marie.

Puis je fis en sorte que Michel et Gabriel veillent sur l'âme de mon père bien-aimé Joseph à cause des rapaces qui se trouvaient sur ses sentiers, et je fis en sorte que les anges incorporels continuent à chanter en sa présence jusqu'à ce qu'ils le conduisent aux cieux auprès de mon bon Père.

 

Chapitre 24

Je suis retourné vers le corps de mon père Joseph qui gisait comme un réceptacle vide. Je me suis assis et j'ai abaissé ses yeux. Puis j'ai fermé ses yeux et sa bouche. Et je me suis tenu debout pour le contempler.

Je dis à la Vierge: "Marie, ma mère, où sont toutes les pièces de charpente qu'il a fabriquées depuis son enfance jusqu'à maintenant? Elles ont toutes péri en cette seule heure, comme s'il n'était jamais venu au monde."

Quand ses fils et ses filles m'entendirent dire cela à ma mère Marie la Vierge, ils me dirent, dans de grandes larmes : "Malheur à nous, Notre Seigneur, notre père est-il mort, et nous ne le savions pas!".

Je leur répondis: "Il est vraiment mort, or le décès de Joseph n'est pas la mort, mais la vie éternelle. Les choses que mon père bien-aimé Joseph va recevoir sont grandes. Dès l'instant où son âme a quitté le corps, toutes ses douleurs ont cessé. Il est allé dans le royaume éternel, il a laissé derrière lui le poids du corps, il a laissé derrière lui ce monde plein de douleur et de vaines préoccupations. Il est allé dans les lieux de repos de mon Père qui est dans les cieux, ceux qui ne périront jamais."

Lorsque je dis à mes frères: "Votre père Joseph, le vieillard béni, est mort", ils se levèrent, déchirèrent leurs vêtements et pleurèrent longtemps.

 

Chapitre 25

Alors ceux de la ville de Nazareth tout entière et de la Galilée, lorsqu'ils eurent appris le deuil, se rassemblèrent tous dans le lieu où nous nous tenions, selon la coutume des Juifs. Ils passèrent la journée entière à le pleurer, jusqu'à la 9e heure.

A la 9e heure du jour, je les fis sortir tous. Je répandis de l'eau sur le corps de mon bien-aimé père Joseph; je l'oignis avec de l'huile parfumée; je priai mon bon Père qui est dans les cieux, en des prières célestes que j'ai écrites de mes propres doigts, sur les tablettes des cieux, quand je n'avais pas encore pris chair par la vierge Marie.

Et au moment où je dis l'Amen de la prière, une multitude d'anges arrivèrent. Je donnai l'ordre à deux d'entre eux de déployer un vêtement. Je leur fis enlever le corps béni de mon père Joseph, pour le déposer dans ces habits et l'ensevelir.

 

Chapitre 26

Et je plaçai ma main sur son cœur en disant: "Que jamais l'odeur fétide de la mort ne s'attache à toi. Que tes oreilles ne deviennent pas putrides et que la matière ne se dessèche jamais de ton corps. Que ton linceul ne pourrisse pas, ni la chair dont je t'ai revêtu, mais qu'il demeure sur ton corps, jusqu'au moment du banquet des mille années. Que les cheveux de ta tête ne se flétrissent pas ces (cheveux) que j'ai souvent pris dans mes mains, ô mon cher père Joseph! Et le bonheur t'adviendra.Ceux qui réserveront une offrande, pour la donner à ton sanctuaire le jour de ta commémoration qui est le 26 du mois d'Epip, je les bénirai moi-même par un don céleste, qui (leur sera fait) dans les cieux. Celui qui, en ton nom, mettra le pain dans la main d'un pauvre, je ne le laisserai manquer d'aucun bien de ce monde, pendant tous les jours de sa vie. Ceux qui mettront une coupe de vin dans la main d'un étranger ou d'une veuve ou d'un orphelin le jour de ta commémoration, je t'en ferai présent pour que tu les amènes au banquet des mille années. Ceux qui écriront le récit de ta mort et de toutes ces choses qui sont sorties de ma bouche en ce jour, par ta santé, mon bien-aimé père Joseph, je te les accorderai dans ce monde. Lorsqu’ils mourront, je déchirerai le récit de leurs péchés et ils ne pourront recevoir aucune punition. Quant à un pauvre homme n'ayant pas (le moyen de) faire ce que j'ai dit, si, lorsqu'il aura engendré un fils, il l'appelle du nom de Joseph pour glorifier ton nom, ni famine ni contagion n'atteindront sa maison, parce que ton nom s'y trouvera."

 

Chapitre 27

Ensuite les grands de la ville se rendirent (à l'endroit) où était déposé le corps de mon père, accompagnés des préposés aux funérailles, à dessein d'ensevelir son corps selon les rites funéraires des Juifs. Et ils le trouvèrent déjà enseveli. Le linceul avait été fixé à son corps, comme si on l'avait fixé avec des agrafes de fer. Et lorsqu'ils le remuèrent, ils ne trouvèrent pas l'ouverture du linceul.

Ensuite, ils l'emportèrent vers le tombeau. Et après qu'ils eurent creusé à l'entrée de la caverne pour en ouvrir la porte, et le déposer parmi ses pères, je me souvint du jour où il était parti avec moi pour l'Égypte, et les grandes tribulations qu'il avait subies à cause de moi, et je me suis écroulé sur sa tombe, et j’ai pleuré pendant longtemps en disant:

Chapitre 28

"Ô Mort, qui provoque de grands pleurs et de grandes douleurs, celui qui est au-dessus de tous les hommes t'a donné cette autorité miraculeuse et il n'y a aucune culpabilité associée à la Mort, comme celle d'Adam et de sa femme. La mort ne fait rien sans le commandement de mon Père. Il y a eu des hommes qui ont vécu 900 ans avant de mourir, et beaucoup (d'autres) ont vécu davantage encore; personne d'entre eux n'a dit: "J'ai vu la mort", ni "Elle vient par intervalles tourmenter quelqu'un". Mais elle ne tourmente les (gens) qu'une fois, et cette fois-là, c'est mon bon Père qui l'envoie vers l'homme. Au moment où elle vient vers lui, elle entend la sentence qui vient du ciel. Si la sentence vient dans le trouble et est chargée de colère, la mort aussi vient avec trouble et colère remplir l'ordre de mon bon Père; prendre l'âme de l'homme et la conduire à son Seigneur. La mort n'a pas le pouvoir de le conduire dans le feu ou de le conduire dans le royaume des cieux. La mort accomplit l'ordre de Dieu. Quant à Adam, il est celui qui n'a pas obéi à la volonté de mon Père, mais il a transgressé, si bien que mon Père s'est mis en colère contre lui parce qu'il avait écouté sa femme et désobéi à mon bon Père, de sorte que le Père a instauré la mort sur toute âme. Si Adam n'avait pas désobéi à mon bon Père, il n'aurait pas fait venir la mort sur lui. Qu'est-ce qui m'empêche de supplier mon Père de m'envoyer un grand char de lumière pour y mettre mon père Joseph afin qu'il ne goûte pas du tout à la mort et que je le fasse transporter dans la chair dans laquelle il est né jusqu'aux lieux de repos pour être avec mes anges incorporels? Mais à cause de la transgression d'Adam, cette grande douleur est venue sur l'humanité tout entière. Et moi-même, ayant revêtu cette chair de la tribulation, il faut qu'en elle (la chair) je goûte la mort en faveur de la créature que j'ai créée afin de lui accorder ma grâce."

Chapitre 29

Tandis que je parlais de la sorte et que j'enlaçais le corps de mon père Joseph en pleurant sur lui, ils ouvrirent la porte du tombeau et ils y déposèrent son corps auprès du corps de Jacob son père.

Sa fin arriva dans sa 111e année. Pas une seule dent ne fut gatée dans sa bouche et ses yeux ne s'obscurcirent pas; mais sa vue était comme celle d'un petit enfant. Jamais il ne perdit sa vigueur, mais il s'occupa au métier de la charpenterie, jusqu'au jour qu'il s'alita de la maladie dont il devait mourir.

 

Chapitre 30

Nous, les apôtres, ayant entendu ces choses de la bouche de notre Sauveur, nous nous réjouîmes. Nous nous levâmes aussitôt, nous adorâmes ses mains et ses pieds, en nous réjouissant et en disant: "Nous te rendons grâces, Ô notre bon Sauveur, de ce que tu nous as rendus dignes d'entendre de toi ces paroles de vie, Ô notre Seigneur. Mais nous nous interrogeons, notre bon Sauveur, sur la raison pour laquelle, dans le cas d'Hénoch et d'Élie, tu leur as accordé l'immortalité, et jusqu'à ce jour ils sont dans le bien-être, étant dans la chair dans laquelle ils sont nés, (pourquoi) jusqu'à ce jour leur chair n'a pas encore connu la destruction, alors que ce vieillard béni, Joseph le charpentier, celui à qui tu as fait un si grand honneur, (celui) que tu as appelé ton père et à qui tu as obéis en toutes choses, (celui) au sujet de qui tu nous as donné ces ordres, disant: — 'Quand j'aurai envoyé sur vous un signe de mon Père, qui est le Paraclet, l'Esprit Saint, pour vous envoyer prêcher le saint Évangile, vous prêcherez aussi sur mon saint père Joseph. Dites ces paroles de vie dans le testament de sa mort, et Lisez les paroles de ce testament les jours de fête et les jours d'honneur. Et si quelqu'un ne sait pas bien écrire, qu'il ne lise pas ce testament, lisez-(lui) ce testament aux jours de fête. Celui qui retranchera quelque chose de ces paroles et y ajoutera pour faire de moi un menteur, je tirerai de lui une prompte vengeance'. Et maintenant nous nous étonnons que, depuis ce jour où tu es né à Bethléem et où tu l'as appelé père selon la chair, néanmoins tu ne lui ai pas promis l'immortalité pour le faire vivre éternellement."

Chapitre 31

Notre Sauveur répondit et nous dit: "Le jugement que mon Père a porté sur Adam ne sera pas révoqué tant qu'il désobéira à ses commandements. Si mon Père juge qu'un homme est juste, il (cet homme) devient un élu pour Lui. Si un homme dans sa volonté aime les œuvres du diable, pèche et abandonne le Père mais reste en vie de longues années, ne sait-il pas qu'il tombera entre ses mains s'il ne se repent pas? Si quelqu'un atteint un âge avancé, en accomplissant de bonnes œuvres, ce sont ses œuvres qui font de lui un ancien. S'Il voit quelqu'un pervertir ses voies, Il raccourcit sa vie. C'est ainsi qu'Il les retranche au milieu de leurs jours. Mais toutes les prophéties que mon Père a prononcée, s'accompliront sur le genre humain et tout ce qu'elles contiennent se réalisera. Tu m'as parlé d'Hénoch et d'Elie, (disant), qu'ils sont vivants dans la chair dans laquelle ils sont nés, et au sujet de Joseph mon père selon la chair, disant, et pourquoi ne l'ai-je pas conservé dans sa chair jusqu'à ce jour.  Or, même s'il avait vécu dix mille ans, il lui faudrait cependant mourir. Je vous le dis, Ô mes saints, chaque fois qu'Hénoch et Élie pensent à la mort, ils souhaitent être déjà morts et avoir échappé à cette grande angoisse qui pèse sur eux, d'autant plus qu'ils mourront dans un jour de désastre, de peur, de cri, de destruction et de détresse. L'Antéchrist tuera ces deux hommes et versera leur sang sur la terre au prix d'une xeste (environ un demi-litre) d'eau à cause des reproches qu'ils lui font, quand ils le maudissent".

 

Chapitre 32

Nous répondîmes: "Ô notre Seigneur et notre Dieu, qui sont ces deux hommes au sujet desquels tu as dit que le fils de la destruction les tuera pour une xeste d'eau?".

Notre Sauveur et notre Vie Jésus nous répondit: "Ce sont Hénoch et Elie."

 

Il advint, lorsque notre bon Sauveur nous dit ces choses, que nous nous réjouîmes et nous fûmes dans l'allégresse. Nous le remerciâmes et nous lui rendîmes grâces et louanges, à lui, notre Seigneur et notre Dieu, notre Sauveur Jésus-Christ, celui par qui toute gloire et toute louange convient au Père, et à lui-même et à l'Esprit vivifiant, maintenant et dans tous les temps, et pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

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