top of page

Mystere de la misericorde

manuscrit Ethiopien d'Abbadie n°51

Mystere de la misericorde

Tiré du manuscrit Ethiopien d'Abbadie n°51

Pierre sonda Notre-Seigneur sur sa miséricorde pour Adam.


Méditez ce mystère, ô mes frères, et que les choses de ce monde ne vous rendent pas insensés, ni l’or, ni l’argent, ni les pierres précieuses, ni les vêtements précieux, car tout sera laissé ici et on s’en ira nu, comme on est sorti du ventre de sa mère.

Quant à maintenant, laissez tout mal et libertinage. Ne regardez pas en arrière. Poursuivez votre marche en avant.


Rendez droite votre trajectoire, en sorte que vous parveniez à votre domicile où est étendu le repos, où il n’y a pas de maladie et de souffrance, où l’on ne mourra plus de nouveau, car lui-même est la source de la joie et la vie de la gloire.


Lui-même est la vie, le consolateur et le sauveur de ceux qui sont dans les abîmes, le libérateur de ceux qui sont dans les liens, l’être qui fait passer l’âme accablée des ténèbres dans la lumière et de la corruption de la transgression dans la foi droite, la connaissance véritable, la lampe qui fait voir les choses cachées.


Il scrute le cœur et les reins. Il est le créateur de tout. Il voit tout.


Il est l’auditeur qui ne fait pas le sourd, le chemin vers son Père, la récompense conservée pour ceux qui ont espéré en lui, le trésor caché pour ceux qui ont eu confiance en lui, l’être qui a pitié de ceux qui le craignent, l’être clément pour ceux qui lui sont fidèles, le libérateur de ceux qui s’appuient sur lui, le libérateur de ceux qui chancellent et tendent leur main vers lui, le vêtement qui n’est pas tissé, le jugement qui ne fléchit pas, le refuge qui ne reproche pas, l’intendant qui ne se lasse pas, la trésorerie qui n’est pas épuisée, le nourricier qui n’est jamais oublié, le donateur qui n’est pas indolent, la gloire qui ne s’avilit pas, le fort qui ne devient pas faible, la colonne qui ne vacille pas, le protecteur qui n’est pas indécis, l’être triple qui n’est pas divisé, la beauté étincelante, la splendeur qui ne finit pas,  le bouclier incassable qui n’est pas transpercé, le soldat qui ne fuit pas devant l’ennemi, l’ornement des rois, le mystère des prêtres, la source qui ne tarit pas, le puits qui n’est pas vide, qui n’a pas soif, le fleuve de vie qui réjouit ceux qui le contemple, le torrent immense.


Il est glorifié dans les apôtres, loué dans les grands, saint dans les saints, glorieux dans les humbles, caché aux veilleurs.


Il est le Seigneur des armées du ciel, la robe des anges, le Seigneur des Seigneurs, le roi glorieux, la lumière éternelle, le Père de toute créature, la lumière et la splendeur pour tous les yeux, l’intelligence et la connaissance pour tout être qui pense avec droiture, la tour et la fondation pour tout être qui se réfugie sous sa protection, l’être qui prend en pitié et qui soulage tout être qui se repent et se tourne vers lui.


Il tient les extrémités de la terre dans ses mains. Il est l’explorateur de la profondeur des gouffres de la mer. Lui-même réclame aux impies le châtiment des innocents.


Il est le consolateur du cœur des tristes. Il est le destructeur des orgueilleux et des insensés. Il est l’intercesseur des abattus et des faibles. Il est l’être qui ramène les opprimés et les captifs. Il est l’être qui a pitié des transgresseurs et des criminels. II est le guide des boiteux et des estropiés. Il est le conducteur des sourds et des aveugles. Il est le médecin des pauvres et des lépreux. Il est l’intercesseur des persécutés et des désespérés. Il est le sauveur du voyageur et de l’étranger. Il est le juge des justes et des transgresseurs. II est l’être qui recueille les bons et les miséricordieux. Il est l’être qui recueille les pauvres et les riches. Il est le gardien nuit et jour. II est l’auteur du soleil et de la lune. Il est l’être qui commande aux êtres qui sont dans le ciel et aux êtres qui sont sur la terre.

Il est le principe et la base du monde entier, le derrière et le devant de ceux qui sont bâtis en lui, la porte et le fondement de ceux qui habitent en lui, le refuge et le lieu fortifié de ceux qui se retirent sous sa garde, la nourriture et le breuvage de ceux qui lèvent les yeux vers lui, l’habileté et la sagesse de ceux qui le cherchent. Il fait sortir de l’abîme ceux qui croient en lui. Il exauce la demande des solitaires et les fait habiter dans sa maison, eux qui se sont confiés à lui.


Sa force est terrible et son royaume est puissant. Il tient les extrémités du monde dans sa main. Il compte les étoiles. Il les appelle chacune par leur nom. L’étincelle des éclairs est envoyée de dessous son trône. La flamme du feu est envoyée sur son ordre.


Nuit et jour, sa gloire est racontée. Les anges le louent. La mer aussi est commandée par sa voix. Lui-même enferme les vents terribles. Lui-même adoucit le bruit des grondements du tonnerre. Lui-même refrène la foudre terrible. Lui-même aussi limite les ondes de la mer et limite aussi ses flots par le sable. "Ne franchis pas cet endroit là", commandât-il de sa voix. Lui-même a fondé la partie souterraine de la terre.


Il a fait chaud le corps des animaux qui sont dans les eaux, afin que leur habitation ait lieu dans l’eau. Il a fait froid aussi le corps des animaux qui sont sur le sec, afin qu’ils pussent vivre, car cela lui convient, il y a pensé d’avance.


En effet, le Seigneur est le Père de nous tous. Il commande aux êtres des lieux élevés et des lieux inférieurs et à la géhenne. Il comble les abîmes. Il abaisse les orgueilleux. Il élève les humbles. Il affaiblit les forts. Il fortifie les faibles. Il ranime les débiles. Il déracine les superbes. II abaisse les méchants. Il garde les justes. Il réjouit les tristes. Il rend tristes les êtres joyeux sans repentir. II appauvrit les riches. Il enrichit les pauvres.


Toute son œuvre est vraiment merveilleuse et prodigieuse. Il est le rempart de celui qui se réfugie sous sa protection. II écoute la prière de celui qui lui demande. Il ne fait pas périr la récompense de celui qui lui est fidèle. II écoute et révèle son cœur à celui qui se confie à lui. Il ouvre sa main, afin d’avoir pitié de celui qui l’aime. Il fait entendre les oreilles du sourd, afin de l’assagir. Il ouvre la bouche du muet, afin de le rendre intelligent. II exauce la prière de celui qui demande, afin de le conduire sur son sentier. Il délivre les êtres enchaînés dans la transgression, afin qu’ils aillent dans son chemin. Il ramène les égarés touchés par le repentir, afin qu’ils reviennent dans son enclos, il ramène des transgresseurs dans la joie.


Ceux qui habiteront dans sa demeure se réjouiront d’avoir pris soin d’écouter sa parole et ses commandements.


Ils se promèneront dans sa propre joie, pour avoir fui la voie obscure et avoir brisé l’œuvre et les liens pernicieux de celui qui s’acharne contre ceux qui se confient au Seigneur.


Il est l’espoir de ceux qui ont perdu espoir dans le repentir. Il est la gloire de ceux qui ont mouillé leurs yeux de larmes et ont gémi. Il est la grâce de ceux que les hommes haïssent à cause de son nom et qui sont persécutés à cause de son nom.


Son propre royaume sera leur gloire et leur héritage.


Ceux qui vont dans ses commandements se réjouiront dans son propre royaume. Ceux qui ont fait grandir son gain en faisant fructifier leurs propres talents lui demanderont leur récompense sans honte.


Il est le trésor qui n’est pas épuisé, la joie qui ne s’achève pas, le don qui n’est pas lent à venir, la beauté étincelante, l’intendant qui ne se lasse pas, l’être miséricordieux qui ne domine pas par la force, le roi qui n’est pas destitué, l’être sain qui n’est pas malade, le navire qui ne fait pas naufrage, la  construction qui n’est pas démolie, le don de gloire à jamais, la lumière de vie que n’atteignent pas les ténèbres, la richesse que n’entoure pas la pauvreté, la gloire qui subsiste à jamais, le voile qui n’est pas divisé, le consolateur qui n’est pas triste, le purificateur qui n’est pas souillé, il exauce sans faire le sourd, il est le maître qui ne néglige pas l’ignorant, le rémunérateur qui n’est pas indolent, l’être procurant la joie qui n’est pas triste, le donateur de grâce qui ne se retire pas, l’être pardonnant les transgressions à ceux qui se repentent, le lieu de rafraîchissement des assoiffés, le Père des solitaires, le trésor de secours, la porte du salut, la gloire du monde entier, le chasseur des démons, l’être brisant Satan, le destructeur du Schéol, le convertisseur des transgresseurs, l’être réjouissant les probes, l’être affaiblissant les forts.


Il venge les opprimés, afin de rendre justice à celui qui est réellement juste. Il est le maître qui exalte le repentir.

Comme dit David, la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse.

Quant à ceux qui font repentance, leur gloire d’une part et leur récompense de l’autre seront auprès du Seigneur.


Il n’est pas possible de les exprimer, car elles dépassent l’intelligence de l’homme, personne ne les connaît, elles n’ont pas été conçues par l’intelligence, elles n’ont pas été vues par les yeux, l’oreille ne les a pas entendues, la gloire éternelle et la joie à jamais qu’il a préparées pour ceux qui l’aiment.

Quant à leurs vêtements, ce seront des vêtements qui ne s’useront pas et ne seront pas faits à la main. Leur intelligence n’aura pas d’autre souci que la louange et la prière, dites dans une seule pensée, dans l’amour et dans la paix, alors qu’ils glorifieront le Seigneur et deviendront la demeure de l’Esprit-Saint, car les saints se reposeront pendant le jour.

Quant à maintenant, écoute-moi, ô mon fils, Qalementos.


Avant que ne fût créé le monde, le Seigneur connaissait ses justes. C’est à cause d’eux qu’il a créé le monde, sachant qu’ils deviendraient des êtres repentants envers lui. Il fera d’eux ses anges spirituels.


Ils existeront jusques à jamais avec un cœur joyeux, avec un visage brillant, avec une intelligence droite, avec une gloire nouvelle à jamais.


Ils adresseront à leur Créateur l’honneur et la gloire sans fin et la parole de leur louange, qui ne se taira pas.


Ils ne seront pas malades, ils ne seront pas faibles, ils n’auront pas faim, ils n’auront pas soif, ils n’auront pas de désir de vengeance ni de jalousie. Tout leur art et toutes leurs structures n’existeront que pour la louange.


Ils célébreront le Seigneur dans un concert qui ne se tait pas et avec des lèvres qui ne deviennent pas fatiguées, en chantant, en louant, en criant et en disant: "Saint, saint, saint est le Seigneur Sabaoth". 


Tu es parfait et tu remplis les cieux et la terre de ta sainteté.

Tu es plus redoutable que les êtres redoutables. Ta grandeur ne peut pas être exposée ni être racontée.

Ta beauté est plus belle que tout. Ta lumière entoure les lumières et éblouit tous les yeux à cause de la multitude de ses flammes.

Le Seigneur est le dominateur de tout, le sauveur de nos âmes.

Il nous conduit dans son propre chemin et sa propre gloire, afin que nous le glorifiions sans paresse, ni discontinuation, sans apprêt, ni vaine gloire, ni jactance, sans jalousie.

Le tonnerre de ses louanges est merveilleux. Des milliers d’anges le célèbrent par des louanges. Les Chérubins sont effrayés à cause de sa majesté redoutable.

Ils adorent de loin celui qui se trouve près. Ils désirent le voir, mais, à cause de sa majesté redoutable, ils ont peur de le voir, alors qu’ils se trouvent dans sa main, parce qu’il leur semble qu’il les voit. Leur bouche n’arrête pas de le glorifier. Leur intelligence ne cesse pas de le célébrer. Ils courent emportés sur des chars. Ils adorent la majesté de sa gloire. Leur intelligence n’arrête pas de le célébrer, car son nom glorieux demeure en eux.

C’est pourquoi ils n’ont pas d’être qui les égare.

Quant aux enfants d’Adam, ils deviendront un troupeau comme les anges.

Leur louange sera unie à la louange des êtres célestes.

Mais, dès maintenant, la corruption sera passée et la tristesse sera alors oubliée. A cette époque-là, personne ne les égarera, car celui qui aura creusé une fosse pour son prochain tombera dans cette fosse, celui qui aura égaré l’humble tombera lui-même, celui qui aura frappé le pauvre sera frappé lui-même, et ceux qui l’auront égaré seront chassés dans les profondeurs du Schéol.

Quant aux enfants d’Adam, ils hériteront la terre de l’héritage et la vie, car le Fils du Seigneur est devenu leur rédemption.

Alors qu’il était sans transgression, c’est à cause de nos transgressions que le Christ mourut, comme dit l’Apôtre.

C’est à cause de la justice qu’il fut traité durement et qu’il s’arrogea de mourir. Bien plus, c’est à cause des transgresseurs et c’est à cause de nous qu’il mourut, lui, sans transgression.  Son corps était sans transgression et pur. Le mensonge ne s’est pas trouvé dans sa bouche.

Personne ne l’a contredit touchant la transgression, car ses paroles étaient justice et ses jugements étaient justice.

C’est pourquoi les enfants de l’homme et les êtres aussi, qui avaient erré autrefois, il les a rachetés par l’aspersion de son sang.

Etant allé vers les êtres dont les âmes demeuraient prisonnières, il leur a prêché la délivrance, car la patience du Seigneur les avait attendus.

Étant descendu dans le Schéol et ayant ouvert ses barrières et brisé ses portes d’airain, il a dit aux prisonniers : « Venez, sortez. »

Ayant rompu les liens de la mort, il a dit aux prisonniers : « Venez avec moi. » Il les a fait entrer dans la vie, les a placés dans le repos et la joie, là où se trouve la joie éternelle, où l’on ne meurt pas depuis à nouveau, où se trouve le paradis des délices et de la joie éternelle. Il leur a donné sa puissance, afin qu’ils devinssent puissants comme lui et suivissent sa trace.

Il leur a donné sa puissance, afin qu’ils allassent dans son chemin, en sorte qu’il les fit parvenir à l’endroit élevé et les plaçât sur son trône avec son Père, et non seulement eux qui étaient dans le Schéol, mais aussi ceux qui étaient sur la terre.

Il nous a appris que nous devions lui devenir semblables en tout lorsqu’il a dit : « Venez à moi. » « Où se trouve mon Père, moi-même je me trouverai; où je me trouverai moi-même, là vous vous trouverez avec moi. »

En outre, l’Apôtre a dit : « Rassemblons donc nos forces, afin que nous passions avec lui et que nous entrions à l’intérieur du voile, où est entré Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’Apôtre, avant nous. » Une fois entrés, il nous a réconciliés avec son Père. C’est de son Père qu’il a été l’Apôtre.

Il nous a dit : «Croyez en moi; prenez ma chair et mon sang. Le sceau de ma grâce, c’est-à-dire l’Esprit-Saint, sera sur votre front.»

Il nous a dit : « Ma chair, mon sang et ma grâce vous conduiront à moi et vous feront parvenir à la demeure de mon Père. Vous deviendrez comme moi, et mon Père vous aimera comme moi, car ma chair et mon sang vous feront parvenir à mon Père, crieront dans votre cœur et diront : « Abbâ, mon Père ». Quant à mon Père, il vous dira : 'Vous êtes mes enfants'. II vous aimera comme moi. Ne me demandez pas, mais demandez-lui. Lui-même vous aimera et vous exaucera dans tout ce que vous voudrez lui demander. En outre, il vous donnera le bonheur qui ne finira pas, comme cela convient. L’Esprit de mon Père vous enseignera ce qui a été à l’origine et ce qui sera à la fin des temps.»

Quant à maintenant sachez et comprenez, vous qui vous trouvez dans un corps, que vous devez suivre sa propre trace et fouler la trace de son chemin.

Vous direz à la mort : « Où est ta victoire, Ô mort? Où est ta jalousie, Ô Schéol, si notre Dieu a pitié de nous? » Il n’a pas fait de transgressions et le mensonge ne s’est pas trouvé dans sa bouche. C’est pourquoi il s’est moqué de la mort, du Schéol et de Satan, en disant : « Suivez-moi, venez à moi, devenez semblables à moi. De même que moi-même je suis devenu semblable à vous, à l’exception seulement de la transgression, de même vous, devenez semblables à moi, à l’exception seulement de la divinité, car la divinité appartient seulement à mon Père, à l’Esprit-Saint et à moi, car malakot aussi veut donc dire, dans son interprétation, mastéar. Quant à mon royaume qui ne finira pas, il sera comme je te l’ai exposé dans un autre récit et te l’ai enseigné. Enseigne Qalementos, ton disciple."

Rien ne nous contient, mais nous, nous contenons tout. Personne ne nous domine, mais nous, nous dominons tout. Personne ne nous juge, mais nous, nous jugeons tout. Nous sommes notre nom. Je t’ai donc appris une telle chose. Quant à la divinité, elle est proprement nôtre.

Quant aux fidèles, enseigne-leur, afin qu’ils deviennent semblables à moi en toute parole et en toute action. Ils se trouveront avec moi là où je me trouverai moi-même avec mon Père. Vous reposerez dans notre demeure éternelle.

Quant à nous, nous reposerons et nous ferons notre demeure en vous. Nous nous réjouirons en vous. Rien ne nous éloignera de vous. Soit que nous montions au ciel, soit que nous descendions sur la terre, vous vous réjouirez avec nous et vous ne serez pas séparés de nous, car notre Esprit reposera avec vous. C’est pourquoi vous ne serez pas séparés de nous et nous, à notre tour, nous ne nous séparerons pas de vous. Nous répandrons de l’ombre sur vous, sans que vous soyez cachés par nous. Vous ne serez pas éloignés de nous, car nous-mêmes nous vous ferons approcher de nous. Vous ne pourrez pas sortir de nous.

De même que le poisson ne peut pas sortir de l’eau, pour pénétrer dans la chaleur du sec spontanément, de même vous, vous nagerez en nous, sans sortir de nous, car vous êtes notre demeure, comme je vous l’ai dit autrefois. Nous mettrons notre louange dans votre bouche. Nous vous glorifierons avec les êtres qui sont comme vous. Personne ne vous égarera, pour vous arracher à nos louanges, comme l’ancien monde, car le diable et ses démons seront enfermés dans le cachot des impies.

Personne n’injuriera, personne n’invectivera ni ne haïra son prochain, car les auteurs d’inimitiés et les calomniateurs n’existeront plus. On ne se dira plus l’un à l’autre : « Qu’est-ce que cette chose ? Raconte-la-moi, apprends-la-moi. » Tous les êtres sauront que nous sommes les chefs et les maîtres, la vie et l’espoir des êtres qui ont été sauvés par nous, ont vaincu ce monde passager, sont sortis des liens pernicieux de Satan qui s’acharna contre eux, sont passés de la mort à la vie, n’ont donc pas eu le désir du monde ni le souvenir d’une famille, ni d’une femme non plus, ni d’enfants. Ils ne se trouvent plus dans le monde, mais dans la joie, la réjouissance, le bonheur, le plaisir, les grandeurs et sont remplis de bénédictions.

Je t’ai exposé ceci, parce que tu m’as interrogé, tu as pleuré et tu m’as imploré miséricorde, afin que je t’exposasse le mystère de cette chose. Cependant, veille à ce que les hommes ne le connaissent pas, car il existe des hommes insensés qui ne comprennent pas la force de ces paroles, ne connaissent pas le jugement du Seigneur et n’enseigneront pas, même lorsqu’ils en auront pris connaissance : « Bien que nous mourions en ce monde, nous n’aurons pas une seconde mort, mais nous vivrons jusqu’aux siècles des siècles. »

Eux-mêmes transgresseront envers leur prochain et il en résultera pour eux une faute plus grande que l’ancienne, car le Seigneur a dit : « Il eût mieux valu pour eux ne pas avoir juré que d’avoir juré par Celui qui les a pris sous sa protection, afin qu’ils gardent son troupeau, comme le bon pasteur de brebis qui prend sous sa protection ses brebis. » C’est pourquoi ils auront connaissance de ceci, afin qu’ils ne disent pas : « Nous n’aurons pas de condamnation. »

Ils tromperont les faibles. Ils voleront les ressources des pauvres. Ils feront fléchir le droit de l’orphelin. Ils n’auront pas pitié de la vieille ni des pauvres, dans leur dénuement. Mais, s’ils sont châtiés par le repentir, ce sera afin qu’ils craignent le commandement du Seigneur, leur Dieu, car il dit dans le saint Évangile : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui croient en moi, c’est à moi que vous l’avez fait, car moi-même j’ai eu faim et vous m’avez nourri, j’ai eu soif et vous m’avez abreuvé, j’ai été étranger et vous m’avez reçu, j’ai été malade et vous m’avez visité, j’ai été mis en prison et vous m’avez parlé. Venez à moi, les bénis de mon Père, afin d’hériter du royaume des cieux qui a été préparé pour vous, avant que ne fût créé le monde. »

Ce sont donc ces paroles, rapportées ici, qu’il leur répondra.

Ils deviendront bien disposés. Ils feront du bien à leur prochain. Ils ne repousseront aucun des êtres rejetés de ce monde, afin que le Seigneur ne se fâche pas contre eux et ne leur dise pas : « Éloignez-vous de moi, maudits, pour aller dans le feu éternel qui a été préparé pour Satan et pour ses anges. » Malheur à celui qui entendra cette parole, sur le point d’être châtié car nombreux seront ses tourments : le feu qui ne s’éteindra pas, le ver qui ne dormira pas et qui sera dans le cœur des transgresseurs. Ils se repentiront, alors que le repentir ne leur sera plus utile. Ils seront tristes et personne ne les consolera. Ils se lamenteront et personne ne les secourra, car le Seigneur lui-même les rétribuera selon leurs œuvres. Parce qu’ils ont égaré les vivants, Satan et ses démons seront enfermés dans le cachot des impies, avec toutes leurs œuvres mauvaises.

C’est alors que le Christ viendra dans le monde entier, dans un ciel nouveau et sur une terre nouvelle, et c’est en eux qu’il habitera.

Fais attention : il n’y aura plus d’égarement, car voici : la nuit est passée, le jour est venu, l’hiver est passé, la bénédiction subsiste, la tristesse est oubliée, la bénédiction est venue.

A cette époque-là, les justes n’auront plus rien des pensées de ce monde d’ici-bas. Mais il leur sera donné des ailes spirituelles, afin de voler sur l’air, dans les lieux élevés, jusqu’aux extrémités de la terre. La chair est trop faible pour comprendre cela. En effet, la faiblesse sera absorbée par la force. La chair sera absorbée par l’esprit. L’insensé oubliera l’impiété et connaîtra le Seigneur. L’ignominie sera absorbée par la gloire. La faiblesse sera absorbée par la force. La pesanteur de l’intelligence et de l’entendement sera absorbée par la connaissance. En effet, la faiblesse de la chair et la force puissante seront abandonnées par l’esprit. Le désir de la chair sera oublié. Le désir de la gloire de là-haut sera rénové et il n’y aura plus de désir de ce monde. II sera donné aux bienheureux la grâce qui ne se retire pas. Ils vaqueront à glorifier, à chanter, à célébrer, à honorer Son nom, avec les êtres spirituels. Je répondis au Seigneur, en disant : « Tu as bien parlé, mon Seigneur, toi qui fais justice, tires vengeance et rends justice en faveur de celui qui est juste ».

Il détourna l’héritage de la souche de Cham qui l’avait volé, après qu’il eut décidé de le faire, et il rendit l’héritage aux enfants de Sem qui se montrèrent vaillants, après qu’il eut juré de le faire. Il affaiblit et détruisit les géants et les Cananéens. Il choisit Israël. C’est d’eux qu’il naquit. Quant aux Cananéens, il les couvrit d’opprobre, car ils adorèrent les idoles, les pierres et les arbres. La maison de Jacob, aussi, rendit aux idoles les honneurs divins, pendant qu’elle se complaisait dans les idoles.

Leur cœur ne devint pas droit devant le Seigneur, leur Dieu, en sorte qu’il les livra dans la main de leurs ennemis.

Ils se lamentèrent. Il manqua des gens pour les enterrer et pour les secourir, en sorte qu’ils se repentirent dès ce jour-là.

Lorsque le Seigneur les eut convertis, ils surent que le Seigneur était bon et ils revinrent sur eux-mêmes, afin qu’ils se repentissent de leur malice et que leurs transgressions et leurs crimes d’autrefois, qu’ils avaient faits par ignorance, leur fussent remis.

Quant à moi, je retournai à eux, avec la clémence et avec la miséricorde dans lesquelles j’ai pitié de mes créatures.

Je fais justice aux générations qui m’aiment. Je me venge de ceux qui les haïssent, jusqu’à la troisième et la quatrième génération.

Je me venge de ceux qui me haïssent et n’observent pas mes commandements. En effet, je suis jaloux. Je me venge de ceux qui s’éloignent de moi, pour forniquer. Quant à ceux qui se montrent loyaux envers moi, dans les embarras et dans les difficultés, moi aussi, je les aime. Je ne m’éloignerai jamais d’eux. Je ferai ma demeure avec eux, afin que, moi Yeshua, je les avertisse et je me montre moi-même à eux.

Mes commandements seront dans leur cœur ainsi que l’Esprit-Saint, car ma demeure sera dans leur cœur, avec mon Père céleste et l’Esprit-Saint vivificateur. En effet, je suis leur Dieu et leur roi. Je me trouverai toujours avec eux. Je mettrai l’héritage des anges sur eux. Je ferai tomber leurs ennemis devant eux. Je mettrai leurs adversaires dans la géhenne.

Personne donc ne les égarera, car les démons seront sous eux. La famille des hommes se réjouira de la chute des démons, car ses ennemis seront vaincus et deviendront comme s’ils n’avaient pas été créés. Les enfants des hommes prendront leur propre héritage, afin de glorifier le Seigneur. En effet, ils se ceindront les reins de justice. Ils feront briller leurs chaînes avec de l’huile. Ils entreront par la porte étroite. Ils entreront dans leur lieu de repos, par l’ouverture de la porte, où il n’y a pas d’entrée pour les voleurs. Ils trouveront l’héritage que le Seigneur avait promis à Adam et à ses enfants. Il leur a dit : « Vous êtes des elohim. Vous êtes tous les enfants du Très-Haut. »

Connais donc cet exposé, Ô Pierre, mon serviteur. Telle est la miséricorde du Seigneur. Si tu ne m’avais pas poussé à bout, je ne t’aurais pas exposé ceci, car cet exposé est un mystère caché. Ne révèle pas ce mystère et ne l’expose pas à qui ne peut pas le porter, car il rendra fou le cœur des enfants des hommes et il mettra la malice dans leur intelligence. Lorsqu’ils le connaîtront, ils deviendront transgresseurs, en disant : « Le Seigneur nous pardonnera. Nous ne retournerons pas au Schéol ». S’ils savent que la miséricorde du Seigneur viendra sur eux, lors de la résurrection, ils n’apprécieront pas mes vérités que je t’ai exposées, afin de ne pas devenir meilleurs.

Celui qui aura mangé ma chair et aura bu mon sang ne descendra pas dans le Schéol. Ceux qui n’auront pas eu pitié de leur prochain et n’auront pas fait du bien à leur prochain y descendront.

Quant à toi, ne divulgue pas ce mystère glorieux, sauf aux sages qui le cacheront et qui connaîtront son explication. Quant à toi, fais de cette exposition un trésor caché. Cet avertissement-là, prends-le et fais-en un bouclier.

A la place de la joie mets pour les transgresseurs la tristesse, afin que ceux qui ont transgressé autrefois, entraînés par l’ignorance, par les séductions de Satan et de ses démons, soient sauvés par le repentir. Lorsque tu mettras leur repentir à la première place, par écrit, leur repentir les saisira davantage. Ils affligeront leur corps, afin de ne pas retomber, à nouveau, dans la transgression et le crime. Tel un enfant qui transgresse contre son père et contre sa mère. Cet enfant-là, on ne le frappe pas légèrement, cela, afin de le corriger et non afin de le faire périr, mais afin qu’il ne transgresse pas à nouveau. Ces coups le font capituler et secouent ses habits. Ensuite on le revêt de ses habits, on oint ses plaies, on secoue sa poussière, on l’adoucit, afin qu’il abandonne ses pleurs, on lui donne de la nourriture.

Quant à cette punition, elle a pour but que l’enfant ne recommence pas à transgresser contre ses parents ni contre d’autres personnes. Lorsqu’il voudra transgresser à nouveau, il verra les meurtrissures de ses plaies guéries ; il se souviendra de ces coups d’autrefois et ne transgressera pas. C’est donc ainsi qu’il en ira, si les transgresseurs sont châtiés par le repentir. Présentement, ils se repentiront des fautes d’autrefois. Ils ne recommenceront pas à transgresser. Ils verront les meurtrissures de leurs plaies et ils craindront de transgresser.

Ils s’étaient préoccupés autrefois de la saveur de leur nourriture, ils se repentiront par un jeûne fréquent. C’est pourquoi, ils ne recommenceront pas à transgresser, car ils craindront que le tourment qui est dans le repentir, ne revienne sur eux.

Puisque ce qui est dans le repentir, les effraye et les épouvante, je commencerai par le leur donner, afin qu’ils ne transgressent pas contre leur prochain ni contre les commandements du Seigneur. Fais du repentir un bouclier.

Après cela, écris cet exposé, afin qu’il devienne une espérance pour les enfants des hommes.En outre, comprends ceci, à savoir  que le Seigneur n’a pas créé Adam pour la punition ni pour la corruption, mais pour la félicité et le plaisir.

Lorsqu’il transgressa le commandement du Seigneur, la mort poursuivit la vie d’Adam, comme la lumière poursuit les ténèbres. C’est ainsi que la récompense d’Adam a été détruite par la mort. En outre, après qu’Adam eut fait repentance, le Seigneur a-t-il

dit, à nouveau, qu’il le ferait retourner dans l’anéantissement et la corruption ? Loin de là ! Que rien de tel ne revienne, car le châtiment du premier homme a eu lieu, parce qu’il avait prévariqué.

C’est ainsi que le Seigneur a parlé à Adam : « Quant à moi, je t’ai créé pour l’honneur et pour la gloire. Mais toi, tu ne l’as pas compris. Tu es devenu semblable aux bêtes sans intelligence. tu as entendu ma parole et tu as transgressé mon commandement.

C’est pourquoi, je ferai venir sur toi la condamnation, c’est-à-dire la mort.»

Il lui a dit : «Tu es poussière, retourne dans ta poussière où se trouvent de nombreuses transgressions. » Après l’avoir ressuscité, l’anéantira-t-il à nouveau par la mort et par le Schéol ?

Après l’avoir rétribué selon sa faute, le Seigneur l’anéantira-t-il à nouveau? Pénètre et comprends ceci, à savoir qu’il ne le fera pas mourir une seconde fois.

Que cet exposé devienne un mystère pour tout homme, comme le premier exposé.

Comme dit David : « Le Seigneur m’a rudement châtié, mais il ne m’a pas livré à la mort. Ouvrez-moi les portes de la justice. Que j’entre et me prosterne devant le Seigneur. »

C’est ce que dit David au sujet de son père Adam. «Le Seigneur m’a rudement châtié » dit-il, parce qu’Adam a été anéanti par la mort. «Mais il ne m’a pas livré à la mort» dit-il, parce qu’il ne le fera pas descendre dans le Schéol, après la résurrection.

Ceci donc, sache-le, comprends-le, scrute-le, médite-le en ton cœur.

Les chefs l’exposeront, mais toi, tu le comprendras, en le méditant dans ton lit.

Alors tu connaîtras la grandeur de la miséricorde du Seigneur envers Adam, sa créature. Tu sauras comment Adam voulut autrefois se faire Dieu et comment il voulut lui-même devenir Dieu, lorsqu’il fut séduit par le serpent, lui et sa femme.

En effet, le serpent dit à la femme : «femme, pourquoi le Seigneur vous a-t-il défendu de manger du fruit de l’arbre? »

La femme lui répondit : « C’est afin que nous ne mourions pas. »

Le serpent dit à la femme : « Certainement ce n’est pas afin que vous ne mouriez pas, mais c’est afin que vous ne deveniez pas Dieu, qu’il vous a interdit l’arbre. » C’est dans l’espoir de devenir Dieu qu’Adam transgressa le commandement du Seigneur.

Les premiers parents étaient comme des enfants qui se promenaient dans le jardin.

Leur Père avait planté dans le jardin un bel et splendide arbre. Ses fruits étaient délicieux. Ils étaient bons pour l’âme et le corps. Si les premiers parents avaient été patients, les fruits auraient mûri.

Quant à eux, ils étaient les enfants du Maître du jardin. Leur Père les envoya garder le jardin et leur ordonna de le cultiver.

Ils mangèrent des fruits de toute couleur, qui provenaient du jardin. Leur saveur était celle de la figue et excellente.

Lorsqu’ils virent l’arbre défendu, afin qu’ils ne se trompassent pas à cause de lui, le Seigneur les amena aussitôt et leur fit voir l’arbre aux fruits d’une saveur excellente, qu’il avait planté dans le jardin. Il leur dit : « Ne touchez pas à cet arbre. Ne vous approchez pas de cet arbre, afin qu’il ne fasse pas venir sur vous la mort. »

De nouveau, il les instruisit et leur dit : « Prenez garde de n’y pas toucher, afin que je ne vous frappe pas dans ma colère. »

De nouveau, il leur parla, les instruisit et leur dit de n’y pas toucher et de ne pas s’en approcher: « Lorsque vous élèverez vos mains sur cet arbre, avant que moi-même je n’aie donné de son fruit à vos dents à manger, vu que c’est du fruit vert, votre ventre en sera torturé et ce fruit vert vous corrompra les yeux, vous brisera les os, vous cassera les membres, fera de votre corps une cendre et de votre vigueur une corruption, qui vous nuiront depuis les cheveux de votre tête jusqu’aux ongles de vos pieds. Jusqu’à ce que les fruits se soient développés et aient mûri, moi-même je viendrai vers vous. Je les cueillerai; je nettoierai l’arbre; j’écarterai de lui jusqu’à tout être, afin que votre langue ne devienne pas ulcérée jusqu’à votre gorge et que ne survienne pas le brisement de vos dents. Soyez dans toute la force de votre vigilance. Prenez garde de ne pas convoiter le fruit défendu et de ne pas le goûter, car c’est du fruit vert. » C’est ceci qu’il leur enseigna. Il leur permit de se nourrir des autres fruits qui se trouvaient dans le jardin.

Or, il arriva que, lorsqu’ils eurent faim, ils mangèrent du fruit de l’arbre défendu.

Mais en réalité, ce fut dans l’espoir de devenir Dieu qu’ils transgressèrent le commandement de leur Père.

Lorsqu’ils mangèrent du fruit de l’arbre, alors que c’était du fruit vert, ils n’avaient pas attendu qu’il se fût développé et eût mûri.

Le fruit vert les corrompit. Les dents des enfants furent émoussées. Ils firent venir sur eux le châtiment, dans l’espoir de devenir Dieu.

En effet, l’Ennemi les avait rendus fous.

Leur Père sut que le fruit vert les avait corrompus, selon son explication, et comment ils avaient mangé le fruit nuisible pour eux, avant que ne fût venue l’époque de la maturité, de la récolte, de la bonté du fruit, époque où il leur en eût donné, c‘est pourquoi, il se fâcha contre ses enfants et les fit sortir du jardin qu’il avait fait pour leur joie et plaisir.

Il les chassa vers une contrée d’épines et de ronces, afin qu’ils la cultivassent dans la chaleur et dans la sueur, pendant leur existence.

Le Père de ces enfants sut que l’Ennemi les avait égarés.

Lui-même connut la tentation de l’Adversaire, et sut comment il avait trompé les enfants par la ruse, en se cachant dans le corps d’un serpent et en chuchotant à leurs oreilles.

Lui aussi, le Père des enfants, qui ne connaissaient pas le mal, trompa celui qui avait trompé les enfants.

Il prit part à la chair et au sang de ses enfants. En outre, il prit part à leur propre mort, afin de leur donner sa propre vie.

Dans la sagesse du mystère, leur propre chair qu’il prit, il l’unit à sa propre divinité.

En outre, sa propre beauté, il l’unit à notre propre corruption et à notre propre mort.

La pesanteur de notre propre corruption fut absorbée par la beauté de la divinité, par la divinité glorieuse.

Notre propre mort fut absorbée par sa propre vie sublime.

En effet, il est devenu semblable aux hommes, à l’exception seulement de la transgression. Il a porté notre fardeau, nos souffrances et notre faiblesse, afin de tromper l’Ennemi qui avait trompé les enfants que le fruit vert avait corrompus.

De même que l’Ennemi s’était caché dans le corps d’un serpent, de même Notre Sauveur se cacha dans le corps d’Adam.

Ce n’est pas immédiatement qu’il trompa l’Ennemi et qu’il revêtit notre chair, mais c’est après avoir tardé, jusqu’à ce que celui qui avait trompé ses enfants eût oublié, afin qu’il ne le connût pas.

Lorsque l’Ennemi eut approché de Lui, Notre Sauveur le tua avec le bâton de sa croix.

Lorsque l’Ennemi eut trompé les enfants, le fruit vert les corrompit. Lui aussi, Notre Sauveur, lorsqu’il eut trompé l’Audacieux, le corrompit tout entier et le lia dans le Schéol  effroyable, dans les ténèbres extérieures, dans les larmes et les grincements de dents.

Étant ressuscité, Notre Sauveur a ressuscité ses enfants, a fait d’eux des elohim comme lui, leur a distribué sa propre vie, les a faits égaux à lui, car il leur a donné sa chair et son sang, afin qu’ils devinssent égaux à lui.

Ceci donc, comprends-le et sache-le : de même que, dans l’espoir de devenir Dieu, les premiers parents ont erré, de même ils ont atteint leur désir de devenir Dieu, en prenant part à la chair et au sang de notre Sauveur.

Je me souviens, ô Seigneur, de ta miséricorde.

Réveille en moi la parole de tes commandements, afin que je te glorifie, dans la mesure de ma force, pendant que je suis en vie. Mon âme te rendra grâces. Mon intelligence te bénira. Mes os crieront vers toi dans le tombeau, car c’est toi qui es mon aide, c’est toi encore qui m’as fait sortir du sein de la terre, c’est toi aussi qui me feras retourner dans la terre, et c’est toi qui me feras sortir du sein de la terre.

Mon âme sera dans ta main et tu recommenceras à me façonner, toi-même, qui m’as créé. Enseigne-moi les paroles dans lesquelles je doive te glorifier.

Ouvre-moi les oreilles, afin que je t’écoute.

Ne m’enlève pas au milieu de mes années, afin que je te glorifie sans discontinuation. Mais, jusqu’àce que j’aie vieilli et blanchi, ne m’abandonne pas, ô mon Dieu, et même jusqu’à ce que j’aie raconté pour les générations futures ta justice, ta force, ta puissance, ce que tu as fait pour les anciennes générations.

Ton œuvre est grande. Ta gloire est extrêmement merveilleuse. Personne ne la connaît. Ton intelligence est très profonde.

Il n’est pas possible de raconter ta grandeur.

Quant à David, lorsqu’il eut connu le chemin de ton salut, il a dit : « Ton œuvre est merveilleuse; mon âme la reconnaît bien. » Il a dit encore :« Ce que j’ai fait en secret ne t’est pas caché ». Ceci, David l’a dit, dans le mystère de son père Adam, en pleurant, en implorant miséricorde, en demandant, en suppliant. « Est-ce que moi-même, ô Seigneur, j’ai été créé sans que tu m’aies créé, est-ce que moi-même je me suis créé, est-ce que moi-même j’ai fait ces os dans le ventre de ma mère, est-ce que moi-même je suis venu dans le monde sans que tu m’aies fait sortir du sein de la terre ? Est-ce que toi-même, ô Seigneur, tu ne m’as pas fait mystérieusement, façonné de ta propre main, créé à ton image et façonné d’une façon si merveilleuse? Quant à mon âme, elle reconnait bien cela. Toi-même, ô Seigneur, tu m’as connu, avant de me créer. Quant à maintenant, ô Seigneur, ne me néglige pas, car mes ennemis me feront tomber. Toi-même, tu connais ma faiblesse. Ne m’oublie pas, pour m’abandonner à la corruption. Toi-même, tu connais le moment où je m’assieds, le moment où je me lève et toutes les pensées de mon cœur. Ta propre richesse me convient, car je suis ta boue. Ta propre clémence me convient, car je suis ta poussière. Ta propre vie me convient, car je suis ton argile. Ton œuvre est merveilleuse. Mon âme la reconnait bien. Elle sait que tu ne m’as pas fait en vain, ni pour la corruption, mais pour la vie et pour le salut. En effet, je me souviens de toutes tes miséricordes, jusqu’à la première et jusqu’à la dernière. En effet, tu m’as fait justice et tu m’as vengé de l’Audacieux, qui m’a trompé et m’a fait descendre dans sa propre mort, par la malice de son œuvre, alors que moi-même, étant un enfant, je faisais l’œuvre d’un enfant. Si, d’autre part, toi-même, tu m’amènes à la vieillesse et tu m’instruis, je saurai et je croirai que le Seigneur aura pitié de moi, sera clément envers moi, ne jettera pas ma vie dans l’argile et dans la poussière, mais ressuscitera le pauvre de la terre et élèvera le misérable de l’argile. En effet, Lui-même sonde mon cœur et mes reins. Est-ce, que tu m’as créé en vain? N’est-ce pas pour nous que tu es descendu sur la terre ? Alors que tu étais glorieux, tu t’es humilié. Alors que tu étais riche, tu t’es appauvri. Alors que tu étais porté sur les chars des Chérubins, tu as été porté sur le petit d’un âne. Alors que tu étais célébré par les Séraphins, tu as été loué par des enfants.

Jusqu’à jamais les anges diront : « Hosanna, dans les lieux élevés, au Fils de David! ». « Hosanna dans les lieux élevés » veut dire joie dans les lieux élevés. En effet, ses feuilles sont brillantes. Elles ressemblent à la prière aurifère. Quant à ses fruits, ce sont la justice. Chaque fruit; rapporte des graines par milliers. Il a pitié des créatures. Il devient opprobre. Il a la foi. Il produit des épines et pique par elles ceux qui prennent ses fruits. Il prend la rosée du ciel par son tronc et la fait monter sur son sommet. En outre, ses fruits ont de la saveur. Leur saveur et leur odeur sont analogues à celles du miel. C’est pourquoi, les anges diront : « Joie, dans les lieux élevés, au Roi, au Fils de David ».

Quant à Abraham, notre père, il vit, le premier, le mystère du Fils, comme il revenait du massacre des rois d’Amalec. Lorsqu’il eut prié, il lui fut révélé, après sa prière, le mystère caché de la Pâque, qui devait être accompli par lui, alors que lui-même était le père des Lévites et le père des prêtres, puisque ceux-ci sont sortis de ses reins.

Ce n’est pas par Abraham seulement que fut accompli ce mystère, afin qu’il le bénit, mais par les messagers qu’il députa à Melchisédec, afin qu’au nom de deux, de trois même — puisque l’Esprit-Saint s’appelle trois — ils achevassent l’œuvre du mystère, qui sera accompli à la fin des temps. En effet, tous les deux sont prophètes et tous les deux sont prêtres.

Le premier prêtre, est celui qui n’est pas de la famille d’Abraham. Le dernier prêtre est celui qui est formé des reins d’Abraham, c’est-à-dire le Lévite, le Père des Lévites, le Prêtre trin pour toujours, l’Esprit et le Verbe du Seigneur, qui est venu dans le monde, le Prince des prêtres, l’être qui s’est donné lui-même à cause de nous et a pu guérir nos souffrances, l’être qui par son propre sang a racheté le monde et nous a conduits dans la vie, où il n’y a pas de maladie, ni de souffrance, dans le paradis du bonheur et de la joie …(passage illisible)… ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qu’il a préparé pour ceux qui l’aiment.

Quant à Abraham, il a donné la dîme à Melchisédec, prêtre pour toujours. En effet, quant à ce mystère des prêtres et des rois, il a pour but que les rois donnent des offrandes aux prêtres et que ceux-ci. à leur tour, demandent pardon pour les rois au Prince des prêtres véritable, notre foi, à Jésus, notre grâce, notre espérance, notre ornement, notre richesse, notre foi, notre force, notre fondement, notre colonne, notre arrière et notre devant. Les rois et les souverains, par les aumônes, les prêtres pauvres, par les demandes, ont pour but de s’associer à la foi.

De même que Melchisédec, prêtre pour toujours, a béni Abraham, de même les prêtres bénissent les rois. En effet, Melchisédec, Abraham, le Christ, successeur de Melchisédec, c’est là le troisième mystère.

bottom of page